Hystérectomie : bouger oui, mais à quel rythme ?

L’hystérectomie est une opération chirurgicale importante, qu’elle soit réalisée par voie abdominale, vaginale ou cœlioscopique. Après une telle intervention, de nombreuses femmes s’interrogent sur leur capacité à bouger, se lever, marcher, et reprendre progressivement une vie normale. Alors, faut-il rester immobile ou au contraire se remettre en mouvement ? À quel rythme reprendre ses activités ? Voici un guide complet pour mieux comprendre la convalescence physique après une hystérectomie.

Qu’est-ce qu’une hystérectomie ?

Les différents types d’hystérectomie

Il existe plusieurs types d’hystérectomies, en fonction de l’étendue de l’ablation :

• Hystérectomie totale : ablation de l’utérus et du col de l’utérus.
• Hystérectomie subtotale : ablation de l’utérus, en conservant le col.
• Hystérectomie totale avec annexectomie : ablation de l’utérus, du col, et d’un ou deux ovaires et des trompes.

Le mode opératoire peut également varier :

• Par voie abdominale (incision au bas du ventre)
• Par voie vaginale
• Par cœlioscopie (technique mini-invasive)

Ces différences influencent la durée de récupération et le rythme de reprise des activités.

L’importance du mouvement après une hystérectomie

Pourquoi ne faut-il pas rester immobile ?

Le repos est important, mais une immobilité prolongée augmente le risque de complications post-opératoires, comme la phlébite (caillot sanguin), les troubles digestifs ou les douleurs dorsales.

Bouger progressivement favorise :

• Une meilleure circulation sanguine
• La reprise du transit intestinal
• Une récupération plus rapide et plus harmonieuse

Reprise des mouvements : semaine par semaine

Les premiers jours après l’opération

• Jour 1 à 3 : lever progressif sous surveillance médicale, marcher dans la chambre.
• Jour 4 à 7 : petites marches dans les couloirs, hygiène personnelle assistée si besoin.

⚠️ Les escaliers peuvent être envisagés à partir du moment où la patiente se sent stable et que les douleurs sont bien contrôlées.

De la 2ᵉ à la 4ᵉ semaine

• Marche quotidienne recommandée, sans forcer.
• Éviter le port de charges lourdes, les gestes brusques, les efforts abdominaux (ménage intensif, jardinage, etc.).
• Monter les escaliers lentement, en se tenant à la rampe, sans forcer sur les abdominaux.

De la 4ᵉ à la 6ᵉ semaine

• Reprise progressive des activités domestiques légères.
• Augmentation de la durée des marches.
• Possibilité de reprendre le volant si les douleurs sont absentes et les réflexes intacts.

Après 6 semaines

• Reprise possible du travail non physique après avis médical.
• Reprise de la marche rapide, du vélo d’appartement léger, voire de certaines activités douces comme le yoga postural ou le stretching doux.
• Toujours éviter les sports à impact, les abdominaux classiques, et le port de charges lourdes.

Activités à éviter durant la convalescence

Voici une liste d’activités déconseillées durant les premières semaines :

• Monter plusieurs étages à pied trop vite
• Porter des sacs de courses lourds
• Reprendre une activité professionnelle trop tôt (surtout si physique)
• Conduire sans l’aval du médecin
• Faire du sport ou des exercices abdominaux sans encadrement

L’objectif est d’éviter les tensions abdominales qui peuvent provoquer des douleurs, retarder la cicatrisation ou même entraîner des complications (hernie, saignement interne).

Écouter son corps : la clé d’une récupération réussie

Chaque femme réagit différemment à une hystérectomie. L’écoute des signaux corporels est essentielle pour ajuster le rythme :

• Fatigue intense → ralentir
• Douleurs inhabituelles → consulter
• Fièvre, saignements, gonflements → urgence médicale

Un suivi médical régulier avec le gynécologue est indispensable pour vérifier la bonne cicatrisation et adapter les consignes d’activité.

Bouger oui, mais avec bienveillance

Reprendre confiance en son corps

Il est normal de se sentir fragile ou limitée dans ses mouvements après une telle intervention. Cependant, chaque geste accompli avec douceur et régularité est une victoire. Même une courte marche quotidienne contribue à la guérison.

S’entourer et demander de l’aide

Pendant la convalescence, il est important de pouvoir compter sur ses proches pour les tâches quotidiennes (ménage, courses, enfants…). Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, c’est une étape intelligente vers un rétablissement durable.

En résumé : les bons réflexes

✅ Marcher un peu chaque jour
✅ Monter les escaliers à partir de la 2e semaine, doucement
✅ Éviter les efforts abdominaux pendant au moins 6 semaines
✅ Écouter son corps et respecter la fatigue
✅ Suivre les consignes de son médecin

Conclusion : retrouver sa liberté de mouvement en douceur

Après une hystérectomie, la reprise du mouvement est non seulement possible, mais vivement recommandée. L’essentiel est d’adopter un rythme progressif, adapté, et bienveillant envers soi-même. Chaque pas compte dans la reconstruction du lien avec son corps. Et même les escaliers finissent par ne plus faire peur.