La dépendance des aînés : des difficultés financières pour les familles
Publié le 23/02/2017
L’espérance de vie augmente en France et la population vieillit. Pourtant, la question de la perte d’autonomie et donc de la dépendance n’est pas encore au cœur des débats.
Deux personnes âgées sur dix sont dépendantes
La dépendance est installée lorsque la personne a besoin d’assistance dans les « actes essentiels de la vie » et/ou d’une surveillance régulière. Au final, cette notion ne concerne que les personnes âgées puisque l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) n’est accessible qu’à 60 ans passés.
L’Insee estime que l’âge moyen d’entrée dans la dépendance est de 78 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes. Toutefois, seuls 20 % des seniors sont en état de dépendance et ils sont un peu plus d’un million à bénéficier des aides correspondantes. Mais, la perte d’autonomie concernerait en réalité trois fois plus de personnes.
Les aides financières ne sont pas suffisantes
Souvent, les aidants sont désemparés face au coût très élevé de la dépendance. Ainsi, chaque année 34 milliards d’euros sont consacrés à la dépendance, dont une part importante est aux frais des familles. L’Insee estime que cette somme est comprise entre 400 et 2.300 euros mensuels. Ce reste à charge est une lourde charge financière pour les familles.
Les aides possibles :
- L’APA est versée sans condition de ressources selon le niveau de handicap évalué selon une échelle
- Des aides s’y ajoutent, selon le revenu, allouées par les départements, la CNAV mais aussi par les complémentaires santé
- La loi sur l’adaptation de la société au vieillissement ajoute une aide au répit de 500 euros maximum versés aux aidants
Le coût très élevé des établissements spécialisés
L’hébergement en institution spécialisée est une très grosse dépense. Un séjour en EHPAD coûte en moyenne aux familles 1.700 à 2.2000 euros par mois, avec de grosses variations selon la zone géographique.
Ces coûts très élevés expliquent, en partie, le fait que la Français soient très réticents à rejoindre ces EHPAD. En effet, ils sont 80 % à préférer le maintien à domicile.
Peu d’alternatives efficaces
Le maintien à domicile est la solution la plus plébiscitée, c’est pourquoi la loi d’adaptation de la société au vieillissement renforce les mesures le favorisant. Les professionnels de santé et paramédicaux sont présents en moyenne 56 heures par mois chez un bénéficiaire. Une moyenne bien insuffisante estiment certains.
Sur ce sujet, Benoît Hamon et Nicolas Dupont-Aignan ont inscrit dans leurs programmes le fait de développer les effectifs de ces personnels.
Quid des pouvoirs publics ?
Les pouvoirs publics n’apportent pas de solutions face à ces dysfonctionnements. Pourtant, en campagne avant d’être élus président de la République, François Hollande et Nicolas Sarkozy avaient pris des engagements en la matière. Comme la création d’une prestation d’autonomie qui n’a pas vu le jour.
Toutefois, des solutions se déploient tout de même, comme la formation des aidants et la création de structures de répit. Près de 4 Français sur 10 sont favorables à l’ouverture de centre d’accueil de jour, qu’ils souhaiteraient financés par l’Etat et les cotisations.