Les Français plaident en faveur d’une meilleur prise en charge du troisième âge
Publié le 28/07/2017
Les Français, dans le but de rester le plus tard possible à leur domicile, soutiennent l’idée d’une alternance entre les établissements médicalisés et domicile, révèle une étude Odoxa.
Les résultats de la huitième vague du baromètre 360 degrés Odoxa, qui étudie la dépendance, le grand âge et l’accompagnement du vieillissement, viennent d’être publiés. 1002 Français ont été interrogés, dont 406 infirmiers, 437 médecins, 219 directeurs d’Ehpad et d’hôpitaux, et 328 aidants familiaux.
Ces derniers, « personnes non professionnelles venant en aide à une personne dépendante et/ou handicapée faisant partir de leur entourage pour les activités de la vie quotidienne« , sont au nombre de 8,3 millions à France. 87 % d’entre eux ne perçoivent ni rémunération ni dédommagement. La plupart de ces aidants familiaux sont des femmes dont plus de la moitié est âgée de plus de 50 ans. Enfin, 70 % d’entre eux se sentent mal aidés par les pouvoirs publics.
Une prise en charge du vieillissement pas satisfaisante
L’étude Odoxa révèle que 60 % des Français – et 73 % des plus de 65 ans – se sentent, à titre personnel, concernés par la prise en charge de la dépendance et du grand âge. Et, 90 % des Français jugent ces questions très importantes, voire prioritaires. Mais ils sont plutôt pessimistes car 68 % d’entre eux estiment que la prise en charge actuelle de la santé, de l’accompagnement dans le grand âge et de la perte d’autonomie n’est pas satisfaisante.
De plus, 42 % des personnes interrogées expriment des inquiétudes quant à leurs propres problèmes de santé et en particulier à propos de troubles cognitifs comme la sénilité précoce ou la maladie d’Alzheimer. S’ils les appréhendent autant, c’est qu’ils sont convaincus que ce sont les troubles pour lesquels il y a le moins de solutions de prise en charge.
La maison de retraite reste encore perçue comme un mouroir pour au moins un Français sur deux. En revanche, 6 sondés sur dix ont une bonne image du personnel de santé qui y officie.
82 % des Français reconnaissent ne pas connaitre les dispositifs de prise en charge de la dépendance et ne pas savoir à qui s’adresser en cas de besoin.
La création d’un cinquième risque de protection sociale ?
En cas de perte d’autonomie, le maintien dans un domicile adapté aux besoins séduit face à une intégration en EHPAD. Toutefois une troisième voix, celle d’une alternance entre domicile et établissement spécialisé, émerge. Mais sa fiabilité reste à prouver.
La plupart des Français estiment que les troubles cognitifs obligeraient la personne âgée à intégrer un établissement médicalisé. Mais, 89 % des sondés – dont 97 % des plus de 65 ans – estiment que les actions publiques actuelles ne sont pas adaptées sur ces sujets. La moitié d’entre eux justifie cette réponse pas un « reste à charge » trop important pour les familles.
La moitié des Français sont favorables à la solidarité nationale pour financer les actions en faveur des personnes âgées.
Près de 66 % des personnes interrogées par Odoxa se disent « pour » la création d’un « 5ème risque » de protection sociale consacré à la dépendance et au vieillissement. Une disposition abandonnée par Nicolas Sarkozy en 2012 à cause d’un coût important et d’un mode de financement qui restait à trouver.