Reconnaissance des aidants familiaux
Publié le 13/10/2017
En France, 11 millions de personnes apportent quotidiennement leur aide à un proche malade ou handicapé. Nécessaires au bien-être de leurs proches, 74 % de ces aidants familiaux, qu’on appelle aussi aidants naturels ou proches, ne connaissent pas leur statut.
Pourtant, la reconnaissance de ce travail d’aidant familial est primordial afin de pouvoir bénéficier des droits qui sont associés à ce statut : dédommagement, rémunération, formation, congé, répit, …
L’aidant familial
Même s’il existe une multitude de cas d’aidants familiaux, l’aidant naturel est défini comme « une personne non professionnelle qui vient en aide à titre principal, pour partie ou totalement, à une personne dépendante de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne. »
L’aidant familial est donc défini en opposition de l’aidant professionnel qui peut travailler dans la santé ou les services.
La définition juridique du statut de l’aidant familial
Juridiquement, le Code de l’action sociale et de la famille stipule qu’est considéré « comme un aidant familial, le conjoint, le concubin, la personne avec laquelle le bénéficiaire a conclu un pacte civil de solidarité, l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au 4ème degré du bénéficiaire, ou l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au 4ème degré de l’autre membre du couple qui apporte l’aide humaine et qui n’est pas salarié pour cette aide. »
Ainsi, le lien de filiation ou de parenté entre l’aidant non professionnel et la personne assistée est l’essence même de la définition juridique du statut d’aidant familial.
Panorama des aidants familiaux français
- 57 % des aidants sont des femmes et 43 % des hommes
- 57 % des aidants ont une activité professionnelle, 20 % sont retraités et 27 % sont sans activité
- 44 % sont les conjoints de la personne aidée, 21 % sont les enfants, 13 % sont les parents, 6 % sont les belles-filles et 6 % sont les sœurs
Ce sont les maladies les plus graves qui engendrent cette situation. 53 % des aidants viennent en aide à un proche souffrant d’une maladie neurodégénérative, 13 % souffrant d’une maladie cardio-vasculaire et 13 % atteint d’une déficience motrice.
La reconnaissance du statut d’aidant familial
Les aidants familiaux sont exposés aux risques liés à la charge physique et psychologique de l’aide qu’ils apportent à leurs proches. Cette aide est estimée à plus de 6 heures de travail au quotidien pour 72 % des conjoints et 50 % des enfants aidants. Une charge qui a donc un fort impact psychologique : inquiétude, fatigue et isolement de l’aidant sont monnaie courante. La santé de 56 % des aidants est impactée de façon négative et 36 % d’entre eux sont contraints de réduire ou cesser leur activité professionnelle.
L’ignorance de leur statut des aidants naturels
Apporter son aide à un proche atteint d’une maladie, d’un handicap ou en perte d’autonomie apparaît comme naturel, car motivé par la solidarité, l’affection et l’empathie. Dans notre société, il s’agit également d’une obligation morale et juridique.
Ce qui fait que très peu d’aidants familiaux se posent des questions quant à leur rôle, quand bien même leur aide représente un travail à part entière.
Le statut d’aidant familial n’a émergé que très tardivement. De plus, sa diffusion au sein de notre société demeure très lente. Des réalités qui participent à freiner la reconnaissance collective envers les aidants.