Que faire pour les 7 millions d’aidants familiaux en France ?
Publié le 08/12/2017
L’IFOP a mené une enquête d’opinion à la demande du club des experts « objectif indépendance » sur les aidants en France. Alors que le 6 octobre sera la journée nationale des aidants, il ressort de cette étude que les aidants familiaux ont besoin de soutien.
Perception des aidants familiaux par les Français
En France on dénombre 4 millions d’aidants professionnels, salariés, qui interviennent au domicile des personnes nécessitant de l’aide. 7 autres millions d’aidants sont bénévoles, souvent membres de la famille de la personne dépendante.
Les résultats de l’enquête conduite par l’IFOP sont inquiétants. Elle révèle que 82 % des Français sont inquiets à l’idée de devenir aidants et que la moitié d’entre eux ne se sent pas capable de remplir ce rôle.
Pour 91 % des interrogés, le sujet des aidants familiaux est une réalité qui concerne beaucoup de Français et pour 82 % des répondants, ce sujet est anxiogène, perturbant, inquiétant. La proportion augmente, l’âge du répondant augmentant.
Il y a consensus sur la nécessité de donner un statut officiel aux aidants familiaux : c’est ce que souhaitent 88 % des Français.
42 % des sondés estiment que ce sujet fait partie des priorités des pouvoirs public et pour 58 %, ça ne l’est pas.
Ces aidants familiaux constituent, selon l’étude, une population fragilisée puisque 36 % d’entre eux ont un risque supérieur de développer une maladie. Certains, même, décèdent d’épuisement avant même la personne qu’ils soutiennent.
Enfin, on estime, qu’en France, 15 à 17 millions de personnes deviendront aidants dans les années à venir.
Comment les aidants familiaux perçoivent leur rôle
- 74 % d’entre eux ne se considèrent pas comme aidants.
- 86 % des aidants bénévoles s’occupent d’un membre de leur famille : 39 % d’un parent, 21 % d’un conjoint et 11 % d’un enfant.
Motivations
62 % disent assurer ce rôle « par devoir familial ». Pour 57 % d’entre eux, il s’agit d’un « devoir moral ». 36 %, le font pour rester auprès d’un proche dépendant. 22 % sont aidants car ils estiment que personne d’autre ne peut le faire à leur place et 21 % sont motivés par des raisons financières.
Des aidants secondés
78 % des aidants familiaux sont secondés au quotidien, soit par un professionnel, soit par un autre membre de la famille.
32 % des aidants sont aidés par l’intervention d’un professionnel de santé au domicile de l’aidé et 30 % par l’intervention d’un professionnel des services à la personne au domicile de la personne dépendante.
Impact du rôle d’aidant sur le quotidien
Pour 44 % des aidants, ce rôle a un impact positif sur leur état d’esprit et pour 36 %, l’impact positif se mesure sur les relations avec les autres membres de la famille.
En revanche, 54 % des aidants interrogés trouvent que leur rôle d’aidant a un impact négatif sur leur vie quotidienne, et pour 48 % il s’agit d’un impact négatif sur la vie sociale, amicale ou sur les loisirs.
44 % des aidants actifs estiment que leur rôle a un impact négatif sur l’organisation du temps de travail et pour 28 % ce rôle a un impact négatif sur leur évolution au sein de l’entreprise qui les emploie.
Ce que souhaitent les aidants familiaux
66 % des aidants familiaux estiment avoir besoin d’une aide humaine dans leur rôle d’aidant, comme l’intervention d’une auxiliaire de vie ou d’une aide ménagère au domicile de la personne dépendante qu’ils soutiennent.
58 % considèrent qu’ils ont besoin d’une aide financière. Pour 37 %, une aide technologique serait la bienvenue. Ce sont surtout les plus jeunes qui citent ce type d’aide. Un quart des aidants pensent avoir besoin d’un soutien psychologique.
43 % des aidants plaident pour l’instauration d’une compensation financière à destination des aidants. Cette mesure est davantage citée par les aidants âgés de plus de 50 ans et appartenant aux classes moyenne.
39 % des aidants aimeraient qu’on développer davantage les services à domicile. 37 % souhaiteraient qu’on leur facilite les démarches administratives, une mesure plébiscitée par les 25-34 ans. Enfin, 33 % des aidants familiaux réclament plus de visibilité dans l’accès aux aides et aux droits.
La méthodologie de l’enquête
L’IFOP a réalisé une enquête d’opinion, à la demande du Club des Experts « Objectif indépendance » sur la perception par les Français du rôle des aidants familiaux.
L’enquête a porté sur 2 cibles : le grand public avec un échantillon représentatif de 1450 personnes ; ainsi que les aidants familiaux représentés par 768 aidants sondés.